Auteur/autrice : Congo Durable
Cap sur le zéro déchet Sous les éventails des manguiers de la Foire municipale de Brazzaville, la 4ᵉ édition du Salon des métiers du bois a sonné, le 11 août, une mobilisation générale : faire de chaque copeau un produit, et de chaque rebus une ressource, ambition résumée par le slogan « zéro déchet ». « Nous devons valoriser le moindre éclat de notre forêt », a martelé la ministre Rosalie Matondo, rappelant que la filière contribue déjà à près de 6 % du PIB et emploie 30 000 personnes. Selon elle, l’atteinte du zéro déchet passera par la transformation…
Un gisement d’emplois urbains Dans les ruelles sableuses de Moukondo, le grincement d’un pousse-pousse rappelle chaque matin que les ordures ménagères sont devenues une ressource. Face au chômage massif des moins de trente ans, la pré-collecte recompose silencieusement l’économie informelle de Brazzaville. Le ministère de l’Aménagement de la ville estime à 1 000 tonnes les déchets quotidiens produits dans la capitale, auxquels s’ajoutent 500 tonnes à Pointe-Noire. Ces volumes dépassent les capacités logistiques des opérateurs conventionnels et laissent d’amples marges à des initiatives de proximité. Dans ce contexte, chaque sac poubelle retiré d’une parcelle réduit les risques de paludisme, limite…
Une réponse mobile à la demande de compétences Le déploiement, fin juillet, de la toute première unité mobile congolaise dédiée aux métiers de l’électricité symbolise l’évolution d’un système de formation appelé à sortir des murs. Implanté sur l’esplanade du stade Massamba-Débat, le dispositif veut rapprocher l’apprentissage des quartiers périphériques. Portée par le Fonds national d’appui pour l’employabilité et l’apprentissage, l’initiative répond à une demande sociale forte : l’accès effectif des jeunes à des compétences immédiatement utilisables sur le marché du bâtiment résidentiel et tertiaire, secteur en croissance soutenue malgré les ralentissements macro-économiques observés. Des équipements adaptés aux réalités locales L’unité prend…
Un don axé sur la prévention Au port de Brazzaville, des palettes filmées s’alignent sous le soleil équatorial. Blouses blanches et gilets bleus du Pnud jouent des coudes pour décharger les cartons marqués « Fonds mondial ». L’image, largement relayée, symbolise la nouvelle phase de la riposte contre les flambées épidémiques. Au cœur du lot figurent des sacs DASRI, des balais trapèzes, des pulvérisateurs et des bidons de chlore. Des objets ordinaires, mais qui, dans un centre de santé communautaire, déterminent la frontière entre une simple diarrhée isolée et l’explosion d’un foyer de choléra. En remettant officiellement ce don, la…
Un secteur forêt-bois stratégique Au Congo, le secteur forêt-bois s’impose comme l’un des piliers voulus de la diversification économique recherchée depuis plusieurs années. Le tissu artisanal, longtemps confiné aux marchés locaux, cherche désormais à escalader l’échelle de valeur tout en consolidant les emplois ruraux et urbains. Selon le ministère de l’Économie forestière, 69 % du territoire national restent couverts par la forêt, soit environ 22 millions d’hectares. Le potentiel ligneux, évalué à 900 millions de mètres cubes et composé de plus de 300 essences exploitables, n’est encore valorisé qu’à 1,7 million de mètres cubes chaque année. Sameb 2023, vitrine du…
Cuisson domestique et empreinte carbone In Pointe-Noire, un parfum de manioc braisé résume l’enjeu énergétique national : 81 % des foyers congolais utilisent encore bois ou charbon pour cuisiner, rappelle l’Agence congolaise de l’énergie domestique. Ce chiffre pèse lourd sur la forêt et la santé. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, la cuisson traditionnelle représente presque la moitié des émissions domestiques de CO₂ du pays et demeure l’un des premiers vecteurs de maladies respiratoires chez les femmes et les enfants urbains comme ruraux. Réduire cette dépendance, sans bouleverser les pratiques culinaires, constitue donc un levier majeur pour atteindre…
Marche touristique de Brazzaville, moteur dun tourisme urbain vert Le 28 septembre, les rues de Brazzaville deviendront un couloir d6changes culturels et environnementaux : Wild Safari Tours et lOffice de la promotion de lindustrie touristique pr6parent une marche citoyenne qui ambitionne de rehausser l6image du tourisme urbain tout en soulignant lurgence 6cologique mondiale. Cette initiative, inscrite dans la c6l6bration de la Journ6e internationale du tourisme, r6pond 6 lappel de lOrganisation mondiale du tourisme qui promeut un secteur inclusif, capable de cr6er des emplois verts tout en prot6geant les identit6s locales face aux pressions climatiques croissantes. Le choix dun parcours p6destre…
Un rendez-vous structurant pour la souveraineté verte Du 11 au 25 août 2025, Brazzaville se mue en capitale de la filière bois africaine avec la quatrième édition du Salon des métiers du bois. Placé sous la double égide du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat et du Ministère de l’Économie forestière, le Sameb s’affirme comme un instrument de souveraineté productive. « Nous voulons substituer l’importation de mobilier par une offre locale compétitive et durable », souligne la ministre Jacqueline Lydia Mikolo devant la presse nationale. Cette orientation traduit une volonté politique de réduire le déficit commercial tout…
Relief et biodiversité: un patrimoine stratégique La singularité géographique de la République du Congo, à cheval sur l’Équateur, compose une mosaïque de contrastes qui oriente la dynamique écologique nationale. Des plaines littorales, larges de soixante-quatre kilomètres, jusqu’aux crêtes du Mayombé culminant au mont Bérongou, le gradient altitudinal crée des niches écologiques diversifiées, autant de réservoirs de biodiversité où s’entrelacent savanes herbacées, mangroves et forêts sempervirentes. Cette topographie, héritée de l’orogenèse précambrienne, confère au territoire une valeur stratégique pour la régulation climatique régionale. Les travaux du Centre de recherche forestière internationale estiment que plus de soixante-cinq pour cent du sol congolais…
Des reliefs pluriels sculptant le climat national Depuis la plaine côtière ourlée par les rouleaux de l’Atlantique jusqu’aux flancs verdoyants du mont Nabemba, point culminant à 1 020 mètres, le territoire congolais présente un gradient topographique saisissant. Cette diversité influe directement sur la circulation des masses d’air, sur la distribution des précipitations et, par ricochet, sur la répartition des habitats humains. Dans le sud-ouest, la mince bande littorale, parfois large de cinquante kilomètres, est soumise à l’humidité océanique et abrite des lagunes prêtes à accueillir une économie bleue en plein essor. À quelques dizaines de kilomètres, les collines fertiles de…