Pointe-Noire se tourne vers l’innovation bleue
Du 17 au 19 octobre 2025, la cité côtière de Pointe-Noire a vécu au rythme des écrans, capteurs et idées neuves. Le premier Hackathon des océans du Congo, organisé par Renatura Congo, l’ambassade de France, FABLAB et YAMIFY, a mobilisé la jeunesse autour d’un enjeu vital.
Cette compétition s’inscrit dans un concours international piloté par le Campus de la Mer, à Brest. Son objectif est clair : transformer le potentiel numérique en solutions concrètes pour la conservation des océans qui bordent le continent et font la richesse de ses communautés maritimes.
Trois jours de créativité partagée
Ateliers, séances de codage, prototypages rapides et coachings se sont enchaînés pendant soixante-douze heures. Étudiants, jeunes professionnels et passionnés ont élaboré des applications, des capteurs ou des plateformes destinés à suivre la pollution, cartographier la biodiversité ou faciliter les décisions des acteurs côtiers.
Chaque équipe disposait d’un mentor pour affiner son modèle économique et mesurer son impact environnemental. Cette approche pragmatique a évité l’écueil des bonnes idées sans lendemain, en obligeant les candidats à démontrer la faisabilité technique et la viabilité financière dès les premières lignes de code.
Le dimanche soir, après les présentations finales, le jury a salué la rigueur scientifique et la créativité des prototypes retenus. Les lauréats porteront désormais les couleurs du Congo lors de la finale mondiale, renforçant la visibilité de la dynamique technologique en provenance du bassin du Congo.
Congo Terminal, un juge engagé
Parmi les décideurs présents, Congo Terminal s’est vu confier une place clé au sein du jury. L’entreprise était représentée par Raïssa Dekambi, cheffe du Service Qualité, Compliance et RSE, dont l’expertise a servi de boussole pour départager les projets sur des critères de durabilité et d’innovation.
« Participer à ce hackathon est une belle occasion pour Congo Terminal de soutenir la jeunesse et de valoriser les initiatives innovantes dans la protection de nos océans », a-t-elle déclaré. Son avis a pesé lourd dans l’équilibre entre faisabilité technologique, impact social immédiat et ambition environnementale.
Jeunesse et numérique au service de l’océan
L’enthousiasme des participants révélait une jeunesse congolaise décidée à prendre part aux grandes transitions écologiques. Le numérique, loin d’être un simple gadget, est apparu comme un moyen d’appropriation citoyenne, capable de convertir des données en décisions tangibles pour les pêcheurs, enseignants ou collectivités locales.
Plusieurs équipes ont mis l’accent sur la collecte participative d’informations marines, démontrant qu’un smartphone peut devenir un outil scientifique. D’autres ont privilégié la sensibilisation ludique, convaincues qu’une bonne infographie peut toucher davantage de consciences qu’un rapport austère sur la santé des eaux littorales.
Un partenariat éducatif qui porte ses fruits
La présence de Congo Terminal s’explique aussi par une relation de longue haleine avec Renatura. Depuis 2016, les deux structures mènent des programmes de sensibilisation dans les écoles de Pointe-Noire et des localités voisines, inculquant aux enfants le rôle crucial des écosystèmes marins.
Plus de 350 000 écoliers avaient déjà été sensibilisés à la fin mai 2025 grâce à ce partenariat. Les ateliers interactifs et visites de terrain permettent de relier la théorie aux réalités côtières, créant un vivier de jeunes ambassadeurs capables de défendre, demain, la cause océanique nationale.
Protéger les tortues, protéger demain
Au-delà des salles de classe, Renatura poursuit ses travaux sur les tortues marines et leurs habitats. Les relevés nocturnes, la sécurisation des nids et le suivi des juvéniles témoignent d’un engagement de terrain, complémentaire des initiatives numériques dévoilées durant le hackathon.
La symbiose entre recherche scientifique, éducation et entrepreneurship incarne une approche intégrée de la conservation. En récompensant les solutions numériques capables d’épauler ces actions de terrain, le jury a rappelé que chaque donnée récoltée peut renforcer la protection directe des espèces menacées.
Vers une dynamique durable à l’échelle nationale
Le succès de ce premier Hackathon des océans résonne comme un signal d’encouragement pour d’autres villes côtières du pays. Il démontre qu’un partenariat équilibré entre ONG, entreprises et institutions diplomatiques peut générer des solutions locales, adaptées aux réalités socio-économiques congolaises.
En soutenant la jeunesse créative, Congo Terminal confirme sa volonté d’allier performance économique et responsabilité sociétale. L’entreprise entend capitaliser sur l’élan du hackathon pour approfondir sa feuille de route RSE, en phase avec les priorités fixées par les autorités et les attentes des communautés riveraines.
Les équipes finalistes reprendront bientôt le chemin des laboratoires et des incubateurs pour transformer leurs prototypes en produits déployables. Si leurs solutions séduisent la finale internationale, elles renforceront l’image d’un Congo innovant, sachant conjuguer savoir-faire local et exigence planétaire en matière de protection océanique.
Les organisateurs prévoient déjà une seconde édition, misant sur le bouche-à-oreille pour attirer encore plus de talents issus du pays profond. L’idée est de mailler le territoire d’antennes d’innovation capables d’exporter l’expérience de Pointe-Noire vers les rivières et mangroves de l’intérieur.
De Pointe-Noire à Brest, une même conviction unit désormais acteurs publics, privés et associatifs : la sauvegarde des océans passe aussi par le code, les algorithmes et l’inventivité de celles et ceux qui n’ont pas froid aux yeux face aux défis climatiques mondiaux.
