Un vendredi de ferveur à Talangaï
Sous un soleil clément du 24 octobre 2025, les rues de Talangaï se sont changées en allées de fête. Tambours, chants et banderoles ont guidé les habitants jusqu’au nouveau Complexe scolaire de la Liberté.
Des milliers de jeunes, parents et notables ont convergé vers le lieu de la cérémonie. La conviction affichée : remercier le Président Denis Sassou Nguesso pour cette infrastructure éducative qualifiée de « pont vers l’avenir ».
Le dispositif de sécurité, discret mais efficace, a facilité l’accès de la population comme des corps constitués. Dans cette atmosphère de confiance, l’événement a revêtu les couleurs d’une célébration citoyenne.
Le Complexe scolaire de la Liberté, vitrine éco-innovante
L’édifice flambant neuf comprend seize salles de classe aérées, des laboratoires équipés et une médiathèque connectée au haut débit. Les architectes ont privilégié des matériaux locaux à faible empreinte carbone et un système solaire pour l’éclairage.
Un forage alimente les blocs sanitaires en eau potable, limitant la pression sur le réseau urbain. Des espaces verts arborés de jeunes essences locales complètent l’ensemble, servant à la fois de poumon de fraîcheur et d’outil pédagogique.
« Nous voulons que chaque élève comprenne le cycle de l’arbre au papier », glisse un professeur de sciences, soulignant l’intégration d’ateliers d’agroforesterie au programme (entretien recueilli sur place).
Le Bon Sens, jeunesse et environnement main dans la main
Fer de lance de la mobilisation, l’Association Le Bon Sens a rassemblé plus de 2 000 adhérents pour accueillir le chef de l’État. T-shirts verts et cartons de reboisement à la main, les membres ont formé une haie d’honneur flamboyante.
Créée autour des écrits de Michel Innocent Peya, la structure promeut une « Vision verte » qui conjugue civisme, culture scientifique et protection des écosystèmes. Son réseau, implanté dans tous les quartiers nord, mène régulièrement des campagnes de planting.
« Le Président nous montre que l’éducation est le socle de la transition écologique », explique Grâce Mbemba, coordinatrice jeunesse, visiblement émue par l’ampleur de la foule (témoignage).
Une vision présidentielle pour l’éducation et le climat
Depuis plusieurs années, Denis Sassou Nguesso met en avant le binôme école-environnement, pierre angulaire du Plan national de développement. Le complexe de Talangaï s’inscrit dans la feuille de route visant à construire ou réhabiliter cent établissements d’ici 2030.
Le projet a été financé par la Société nationale des pétroles du Congo, sous l’impulsion de son Directeur général Maixent Raoul Ominga. Un montage partenarial qui illustre la cohérence entre secteur énergétique et responsabilité sociétale.
« Chaque baril exporté doit se traduire par une salle de classe modernisée », a souligné le dirigeant de la SNPC lors de son allocution, rappelant l’importance d’investir les revenus du sous-sol dans le capital humain.
Perspectives pour les quartiers nord de Brazzaville
Les familles de Talangaï misaient jusqu’ici sur des établissements saturés ou situés à plusieurs kilomètres. Avec 1 200 places disponibles, la nouvelle école réduit les distances, améliore la sécurité sur la route et limite les frais de transport.
Les commerçants du marché voisin anticipent une hausse de la fréquentation. Certains envisagent déjà d’élargir leur offre de fournitures scolaires, créant de nouvelles opportunités micro-économiques.
Pour les autorités municipales, cette dynamique confirme le potentiel d’un urbanisme intégrant services sociaux, emplettes de proximité et espaces frais, un modèle reproductible dans d’autres arrondissements.
Repères pratiques pour les familles et les élèves
Les inscriptions sont ouvertes au bureau du proviseur de 8 h à 15 h, du lundi au vendredi. Les parents doivent présenter l’extrait d’acte de naissance, le certificat médical et deux photos d’identité.
Un numéro vert, 1015, renseigne gratuitement sur les bourses, la cantine et les clubs extrascolaires. L’administration encourage les familles à composer ce numéro plutôt qu’à se déplacer, afin de fluidifier l’accueil.
Des visites guidées sont organisées chaque mercredi après-midi. Elles permettent aux enfants de se familiariser avec les laboratoires et aux parents d’apprécier les dispositifs de sécurité, notamment les extincteurs et les rampes antidérapantes.
Voix de terrain
Maman Joséphine, vendeuse de poissons fumés, témoigne de son soulagement : « Ma cadette n’aura plus à traverser l’avenue pour aller à l’école ». Son quotidien gagne ainsi une heure de travail supplémentaire.
Du côté des enseignants, le jeune instituteur Rodrigue Louvoka salue la dotation en manuels récents : « Nous pourrons enfin coller à la réforme curriculaire sans photocopies coûteuses ».
Les élèves, fiers de leur uniforme vert et blanc, ont entonné un chant dédié à la paix et à la forêt du bassin du Congo, rappelant la vocation naturellement pédagogique du complexe.
Données clés du projet
La construction a mobilisé 180 ouvriers pendant quinze mois, pour un budget de 4,8 milliards de FCFA. Plus de 60 % des matériaux proviennent d’entreprises locales, tandis que 320 panneaux solaires de 340 W alimentent les bâtiments en journée, couvrant 85 % des besoins électriques mesurés.
