Pointe-Noire face à l’urgence déchets
Depuis l’arrêt d’Averda et l’absence d’Albayrak, des montagnes d’ordures ont envahi les avenues de Pointe-Noire. Les habitants redoutent les maladies et la paralysie économique liée à cette crise de salubrité sans précédent.
Interpellée par ces doléances, la Direction générale des Finances et de l’Équipement a mobilisé, sur instruction du président Denis Sassou Nguesso, son Unité d’assainissement et de protection de l’environnement pour rétablir la propreté urbaine.
Lien armée-population consolidé
Le colonel-major Michel Innocent Peya, à la tête de la DGFE, voit dans l’opération une traduction concrète du principe « protéger et servir » qui fonde la relation entre force publique et citoyens.
Sur le terrain, gendarmes et policiers collectent les immondices aux côtés de bénévoles. Cette coopération renforce la confiance, tout en rappelant que la sécurité passe aussi par un environnement sain.
Puissance logistique au service de la ville
La DGFE dispose de bennes, engins lourds et ateliers mobiles capables d’être déployés en quelques heures. Sa chaîne logistique, initialement conçue pour les besoins internes, soutient désormais l’action civile.
Cette polyvalence démontre qu’un service financier et matériel peut devenir un véritable acteur de développement urbain, en mobilisant ses compétences mécaniques pour la maintenance des voiries et la valorisation des déchets collectés.
Marchés assainis, commerce relancé
Au marché de la Liberté, dans l’arrondissement Tié-Tié, les tas d’ordures qui obstruaient les allées ont disparu. Les étals respirent et la clientèle revient.
Les vendeuses expliquent que la fréquentation a bondi, doublant parfois leurs ventes quotidiennes. « Quand la ville est propre, les acheteurs se sentent en sécurité », témoigne Mama Koko, maraîchère depuis quinze ans.
Une réponse sanitaire de saison
La saison des pluies accroît le risque de choléra, de typhoïde ou de paludisme. En réduisant les gîtes larvaires et les flaques contaminées, l’opération limite la propagation des vecteurs pathogènes.
Le médecin-chef du centre de santé de Loandjili confirme déjà une baisse des consultations diarrhéiques depuis le début des enlèvements de déchets, signe encourageant pour la santé publique.
Sécuriser les infrastructures critiques
À Ngoyo, des habitants brûlaient les ordures amoncelées sous les lignes haute tension reliant Pointe-Noire à Brazzaville, risquant une panne généralisée.
En retirant ces déchets, la DGFE évite des coupures susceptibles de paralyser entreprises et ménages. Le gestionnaire du réseau électrique salue une action « vitale pour la résilience énergétique du pays ».
Voix des riverains et reconnaissance locale
Des jeunes volontaires offrent de l’eau aux équipes. « Nous voyons l’État à l’œuvre, c’est motivant », souligne Fabrice, étudiant en génie civil.
La maire de Tié-Tié remercie, au nom des habitants, le président de la République, le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou et le colonel-major Peya pour ce soutien concret au quotidien urbain.
Une unité dédiée à l’environnement urbain
Créée par décret du 21 février 2025, l’Unité d’assainissement a vocation à intervenir dans les casernes et leurs périphéries, mais aussi sur appel des collectivités.
Ses précédents succès à Brazzaville ont préparé les effectifs à agir dans des contextes variés, en veillant au tri, au compostage et à l’orientation des recyclables vers les filières existantes.
Complémentarité avec les services municipaux
La municipalité, dotée de moyens limités, assure le suivi quotidien des points de collecte dégagés par la DGFE et sensibilise les ménages au dépôt réglementé.
Un plan de rondes mixtes est testé pour vérifier l’état des artères, prévenir les décharges sauvages et orienter rapidement les petits transporteurs vers les sites agréés.
Vers un modèle urbain durable
En articulant logistique militaire, gouvernance locale et participation citoyenne, Pointe-Noire explore un modèle reproductible dans d’autres villes du bassin du Congo.
L’opération rappelle que la transition vers des territoires durables passe par des alliances inédites, capables de répondre vite aux urgences tout en posant les bases d’une gestion circulaire des déchets.
Perspectives et engagement continu
Le colonel-major Peya assure que l’unité restera mobilisée jusqu’à ce qu’une solution pérenne soit consolidée avec les partenaires privés et publics.
Pour les habitants, l’assainissement ne se réduit plus à une tâche ponctuelle : il devient un pilier de la cohésion sociale et un vecteur de développement, en accord avec la vision présidentielle d’un Congo propre et solidaire.
