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    Deux Congos, un fleuve : histoire d’une gémellité

    La RédactionDe La Rédaction18 juillet 20255 Mins Read de Lecture
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    Un fleuve, deux capitales face à face

    Rares sont les capitales qui se regardent d’une rive à l’autre ; Brazzaville et Kinshasa, séparées par un peu plus d’un kilomètre d’eau, offrent ce spectacle singulier. Le Congo, deuxième fleuve d’Afrique par son débit, constitue à la fois une frontière naturelle et une artère historique autour de laquelle se sont articulés les grands échanges commerciaux, culturels et politiques d’Afrique centrale. Avant l’arrivée des puissances européennes, le bassin abritait le royaume de Kongo, entité pluriséculaire dont l’influence s’étendait sur les deux rives. Aujourd’hui encore, cette proximité géographique alimente un imaginaire fraternel, mais aussi des comparaisons constantes entre deux États indépendants depuis plus de soixante ans.

    Partition coloniale et horizons politiques

    Au lendemain de la conférence de Berlin de 1884-1885, la France consolide la rive nord sous le nom de Congo français, bientôt intégré à l’Afrique équatoriale française avec Brazzaville comme pivot administratif, tandis que la Belgique se voit attribuer la rive sud, d’abord érigée en État indépendant du Congo sous l’autorité personnelle du roi Léopold II, avant de devenir colonie belge en 1908. « Deux systèmes coloniaux, deux cultures administratives, deux grammaires politiques », résume l’historien Gabriel Boundi. La France mise sur l’assimilation symbolique et un encadrement indirect des chefferies locales ; la Belgique, elle, adopte une gestion plus centralisée et, selon les mots du politologue Jean-Claude Willame, « instrumentalise l’espace pour l’extraction de la plus-value minière ».

    Indépendances simultanées, trajectoires divergentes

    Le 30 juin 1960, Léopoldville accède à la souveraineté sous le nom de République du Congo. Six semaines plus tard, le 15 août, Brazzaville proclame à son tour son indépendance, reprenant l’appellation de République du Congo. Pour éviter la confusion diplomatique, les suffixes géographiques – Congo-Kinshasa et Congo-Brazzaville – s’imposent rapidement. Kinshasa, rebaptisée en 1966, est confrontée dès les premiers mois à une sécession katangaise et à la confrontation Est-Ouest, plaçant le pays au centre des rivalités de la guerre froide. Brazzaville, pour sa part, expérimente différents modèles politiques avant de se stabiliser, à partir de 1997, autour de la présidence de Denis Sassou Nguesso, sous un cadre institutionnel de type semi-présidentiel reconnu pour son rôle de médiateur dans plusieurs crises régionales.

    Trajectoires économiques comparées

    Avec 2,3 millions de kilomètres carrés, la RDC constitue le onzième plus grand État du monde et dispose de réserves colossales de cobalt, de cuivre et de coltan. Le FMI estime cependant que son PIB par habitant, légèrement supérieur à 1 500 dollars en parité de pouvoir d’achat, reste en deçà de son potentiel, en raison notamment de cycles de conflits qui ont freiné la diversification productive. À Brazzaville, l’économie, adossée à 342 000 km² seulement, capitalise sur la rente pétrolière offshore, complétée par des filières émergentes dans l’agro-industrie et le gaz. Le salaire moyen y demeure plus élevé, signe d’une redistribution relativement mieux maîtrisée. « La prudence budgétaire et l’investissement dans les infrastructures routières et énergétiques ont contribué à la résilience macro-économique congolaise », observe la Banque africaine de développement.

    Diversité linguistique et cohésion nationale

    Le français, langue officielle des deux États, coexiste avec des langues nationales jouant un rôle structurant dans l’espace public. À Kinshasa, le lingala prévaut dans la musique populaire et l’armée, tandis que le swahili domine dans l’est du pays. Brazzaville, elle, affiche un bilinguisme équilibré entre lingala et kituba, favorisant une intégration inter-ethnique que souligne la sociologue Agnès Mabanza : « La transversalité linguistique y réduit les barrières communautaires et nourrit un sentiment d’appartenance inclusive ». Cette pluralité, loin d’être un facteur de fragmentation, sert souvent de vecteur de créativité artistique et d’innovation entrepreneuriale sur les deux rives.

    Stabilité relative et diplomatie régionale

    Au cours des deux dernières décennies, la RDC a entrepris des cycles d’élections pluralistes, tout en demeurant attentive aux défis sécuritaires à l’est. Brazzaville, forte d’une stabilité institutionnelle utile aux investisseurs, s’est affirmée dans la médiation africaine, de la crise centrafricaine à la transition tchadienne. L’ancien ministre ivoirien Alcide Djédjé note que « la République du Congo joue un rôle de sas diplomatique entre les organisations régionales : CEEAC, SADC et CIRGL ». Le futur de la sous-région reste donc intrinsèquement lié à la capacité des deux Congos à coopérer sur les questions de navigation fluviale, d’interconnexion énergétique et de lutte contre la déforestation dans le bassin du Congo, second poumon vert de la planète.

    Vers un récit commun ?

    Si l’histoire récente des deux Congos s’inscrit encore dans le moule des frontières héritées, de nombreuses initiatives académiques et culturelles œuvrent à la réactivation d’une mémoire partagée. Les universités Marien-Ngouabi et de Kinshasa multiplient les programmes conjoints en archéologie et en climatologie. Des artistes tels que la chorégraphe DeLaVallet Bidiefono plaident, à travers des projets transfrontaliers, pour « un narratif panafricain qui dépasse les lignes tracées à Berlin ». La perspective d’un pont route-rail entre les deux capitales, évoquée lors du dernier sommet de l’Union africaine, renforce l’idée qu’au-delà des différences institutionnelles persiste une communauté de destin visible chaque soir, lorsque les lumières de Kinshasa se reflètent sur les façades de Brazzaville.

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