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    Déchets urbains : défis et promesses au Congo

    La RédactionDe La Rédaction29 juillet 20255 Mins Read de Lecture
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    Décharges sauvages : miroir d’une urbanisation accélérée

    Les images de tas d’ordures jouxtant des artères fraîchement asphaltées à Poto-Poto, Talangaï ou Tié-Tié ont fait le tour des réseaux sociaux, révélant la tension permanente qui oppose croissance démographique et capacité d’absorption des infrastructures urbaines. Selon les estimations les plus récentes de la Banque mondiale, la population de Brazzaville a pratiquement doublé en vingt ans, passant la barre de deux millions d’habitants. Or chaque citadin génère en moyenne 0,6 kg de déchets par jour. Ces volumes, jadis absorbés par des décharges contrôlées en périphérie, se retrouvent désormais dispersés au gré des pratiques informelles et de l’absence de points de collecte de proximité.

    La question est d’abord sanitaire : obstruction des caniveaux et stagnation des eaux favorisent la recrudescence du paludisme, tandis que la combustion informelle du plastique libère des particules fines. Mais elle touche aussi à la réputation des villes, comme le rappelle la géographe Évelyne Mabiala : « La compétitivité touristique et l’attractivité économique commencent par la propreté des espaces publics ».

    Partenariat public-privé : l’option Albayrak sous la loupe

    Dans ce contexte, la signature le 23 avril 2025 d’un contrat de délégation de service public entre l’État congolais et la société turque Albayrak marque un tournant. D’un montant de 3,25 milliards de FCFA mensuels durant cinq ans, l’accord comprend la collecte, le transfert et la mise en centre d’enfouissement technique des déchets solides à Brazzaville et Pointe-Noire, avec un dispositif d’opérationnalisation graduel fondé sur des indicateurs de performance. « Nous avons voulu sécuriser les modalités de paiement pour éviter les ruptures observées avec l’opérateur précédent », confie un haut fonctionnaire du ministère des Finances, rappelant que toute facture non honorée entraîne désormais une pénalité de 64 millions de FCFA.

    Les premiers mois ont vu l’arrivée de compacteurs de 20 m³, la réhabilitation de la station de transfert de Vindoulou et la mise à niveau du personnel local. Si ces déploiements demeurent encore insuffisants à l’échelle de la métropole, l’Agence congolaise de l’environnement note déjà « une réduction de 18 % du nombre de points noirs » entre mai et septembre 2025. Dans l’immédiat, la priorité est donnée aux abords des marchés et des établissements scolaires, espaces à forte production de déchets organiques.

    Les Atom, sentinelles municipales de proximité

    Complémentaire de l’approche contractuelle, la mairie de Brazzaville a inauguré les Aires de transit des ordures ménagères (Atom), véritables plates-formes intermédiaires où les déchets des quartiers périphériques sont consolidés avant enlèvement. Huit camions-bennes offerts par l’Agence française de développement effectuent jusqu’à trois rotations quotidiennes, limitant les dépôts sauvages dans les arrondissements les plus densément peuplés. « Il s’agit de rapprocher le service de la population pour diminuer les coûts individuels de déplacement vers les bacs officiels », souligne le maire de Djiri, satisfait d’avoir vu disparaître la montagne d’ordures qui obstruait jadis l’arrêt Bongho-Nouarra.

    Cette stratégie s’accompagne d’une campagne de sensibilisation, orchestrée par des associations de jeunes et des comités de quartier. Des ambassadeurs de la propreté, identifiables à leurs chasubles vert émeraude, sillonnent les rues pour rappeler l’interdiction de brûler les ordures et informer sur les jours de passage des bennes.

    Civisme et gouvernance : un binôme encore perfectible

    La pérennité des progrès dépend d’une articulation fine entre responsabilité citoyenne et efficacité administrative. Un sondage réalisé par le Centre de recherche en sciences sociales de l’Université Marien-Ngouabi révèle que 63 % des habitants estiment que « manque de poubelles publiques » et « irrégularité des collectes » sont les premières incitations à l’incivisme. Toutefois, 54 % reconnaissent avoir déjà jeté un sac plastique dans un caniveau par convenance personnelle. Le directeur de cabinet du ministre de l’Environnement en appelle à « une cogestion vertueuse de l’espace urbain : l’État fournit le service, le citoyen en assure la bonne utilisation ».

    Pour améliorer la gouvernance, un système informatisé de suivi des tournées, adossé à un centre d’appels, doit être opérationnel en 2026. Par ailleurs, la fiscalité locale évolue : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères sera désormais intégrée à la facture d’électricité, simplifiant le recouvrement tout en accroissant la transparence budgétaire.

    Vers une économie circulaire porteuse d’emplois verts

    Au-delà de la collecte, la valorisation matérielle et énergétique des déchets dessine de nouvelles perspectives économiques. Une étude conjointe du Programme des Nations unies pour le développement et de la Chambre de commerce du Congo évalue à 1 300 le nombre d’emplois verts pouvant être créés dans le recyclage du plastique et du papier d’ici 2028. Des start-up locales, à l’image de GreenCyc, transforment déjà les bouteilles en pavés constructifs à faible empreinte carbone. La municipalité de Pointe-Noire examine enfin la possibilité d’un centre de biogaz alimenté par les déchets organiques du marché de Tiaka-Tiaka, projet qui pourrait produire 2 MW d’électricité et réduire la dépendance au fioul.

    Ces initiatives confortent la volonté des autorités de s’inscrire dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Objectif 11 des Nations unies relatif aux villes durables. En filigrane, la thématique de la circularité réinterroge le modèle économique national, encore tributaire des hydrocarbures, en suggérant des filières additionnelles génératrices de valeur.

    Un horizon exigent mais ouvert

    Les décharges sauvages qui parsèment encore certains quartiers rappellent l’ampleur de la tâche à accomplir. Néanmoins, la combinaison d’un partenariat international structuré, d’initiatives municipales innovantes et d’une mobilisation citoyenne graduelle offre des signaux encourageants. « La propreté d’une ville n’est pas une destination, c’est un processus permanent », aime répéter le sociologue Armand Kanza, observant que l’habitus urbain évolue toujours plus lentement que l’infrastructure.

    À l’approche du prochain Forum panafricain sur la gestion intégrée des déchets, prévu à Brazzaville, le Congo pourra présenter les premiers résultats tangibles d’une politique qui allie viabilité financière, inclusion sociale et respect des normes environnementales. Le chantier est immense, mais il s’avère déjà que, lorsque collectivités, entreprises et citoyens convergent, la perspective d’une ville débarrassée de ses montagnes d’ordures cesse d’être une utopie pour devenir un projet partagé.

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