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    Économie Durable

    Décentralisation : compétences et quête de crédits

    La RédactionDe La Rédaction18 juillet 20255 Mins Read de Lecture
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    Un tournant institutionnel au cœur de la gouvernance congolaise

    Lorsqu’en 2003, le législateur congolais adopta les premiers textes encadrant la décentralisation, il exprimait une volonté claire : rapprocher la décision publique des populations et consolider la démocratie participative. Vingt ans plus tard, l’enjeu demeure, mais il se précise. L’audience accordée par le Président du Sénat, Pierre Ngolo, au professeur Jean Girardon, maire de Mont-Saint-Vincent et politologue reconnu, a ravivé le débat sur l’équation fondamentale qui soustend la dévolution des compétences : sans moyens financiers adéquats, la noblesse des textes risque de demeurer théorique.

    Cette rencontre, qualifiée de cordiale par les observateurs parlementaires, s’inscrit dans la dynamique impulsée par le gouvernement congolais de densifier ses partenariats intellectuels afin de capitaliser sur les meilleures pratiques internationales. L’expertise de M. Girardon, forte de quatre décennies d’engagement municipal en France, revêt ici un intérêt particulier : elle offre un miroir comparatif aux élus congolais, sans pour autant remettre en cause la singularité de leur trajectoire institutionnelle.

    Le débat budgétaire, clé de voûte de l’efficience locale

    Le transfert de compétences opéré au profit des conseils départementaux et municipaux a considérablement élargi leur spectre d’action. Gestion des voiries secondaires, entretien des établissements scolaires primaires, appui aux initiatives de santé communautaire : autant de domaines qui, jusque-là, relevaient de l’administration centrale. Pourtant, comme l’a souligné le professeur Girardon, « donner des compétences sans les ressources nécessaires revient à condamner les collectivités à l’inefficacité ».

    Les chiffres budgétaires confirment ce diagnostic. Dans la loi de finances 2024, la part allouée aux transferts de l’État vers les collectivités demeure inférieure à 6 % des dépenses publiques, alors que plusieurs études de la Banque mondiale estiment le seuil de viabilité à environ 10 %. Le gouvernement, conscient de l’écart, a déjà annoncé un travail de révision du système d’allocations, notamment par la mise en place d’un fonds de péréquation territorial. Les experts saluent cette initiative, tout en insistant sur la nécessité de mécanismes de suivi rigoureux pour garantir qu’un franc transféré se traduise effectivement par un service rendu.

    Statut des élus : levier de participation et d’intégrité

    L’autre dimension, plus discrète mais non moins stratégique, concerne le statut juridique et social des élus locaux. En l’absence d’un cadre protecteur approprié, beaucoup peinent à concilier activités professionnelles, responsabilités publiques et exigences éthiques. « Le statut des élus joue un rôle quantitatif, en élargissant le vivier de candidatures, et qualitatif, en encadrant le comportement des détenteurs de mandats », rappelle M. Girardon.

    À Brazzaville comme à Pointe-Noire, les associations d’élus plaident pour une revalorisation des indemnités, la création d’un dispositif de couverture sociale spécifique et la mise en place de formations certifiantes continues. Le Sénat devrait prochainement examiner un projet de loi allant dans ce sens, preuve que les institutions congolaises demeurent attentives à l’amélioration de la gouvernance locale, tout en veillant à préserver l’équilibre budgétaire de l’État.

    Synergies sectorielles et coordination entre niveaux territoriaux

    La décentralisation ne saurait se réduire à un simple transfert vertical de compétences. Certains secteurs, à l’instar du tourisme ou de la gestion des bassins versants, requièrent une coordination horizontale entre communes et départements. Le gouvernement l’a intégré dans ses orientations stratégiques, misant sur des conférences territoriales qui permettent de mutualiser ressources humaines et financières. « C’est moins une question de lignes budgétaires qu’une question de cohérence de l’action publique », confie un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur.

    L’exemple du corridor écotouristique entre le parc d’Odzala-Kokoua et les villages riverains du département de la Cuvette-Ouest illustre cette approche. Co-financé par des subventions nationales et des partenaires extérieurs, le projet mobilise simultanément les prérogatives environnementales des collectivités et l’expertise technique de l’administration centrale. Cette articulation, encore expérimentale, pourrait annoncer un changement de paradigme : celui d’une décentralisation fonctionnelle plus que strictement institutionnelle.

    Ouverture internationale et apprentissage croisé

    En invitant des universitaires étrangers à partager leur expérience, le Congo promeut un benchmarking diplomatique assumé. La présence du professeur Girardon, également enseignant à la Sorbonne, matérialise cette ouverture. À travers l’atelier de renforcement de capacités organisé au Sénat pour le groupe parlementaire du Parti congolais du travail, les élus explorent des solutions pragmatiques adaptées au contexte local, sans calquer mécaniquement des modèles exogènes.

    Le processus s’inscrit dans une tendance plus large observée sur le continent : l’émergence de réseaux de villes et de régions d’Afrique centrale, favorisant l’échange de bonnes pratiques en matière d’urbanisme durable, de fiscalité locale et de participation citoyenne. Brazzaville pourrait ainsi devenir un hub du dialogue interterritorial, soutenu par les institutions régionales comme la CEEAC.

    Vers une architecture coopérative des territoires

    Au terme de ce diagnostic partagé, une conclusion s’impose : la décentralisation congolaise a franchi la phase normative ; elle entre à présent dans le registre opérationnel. Les collectivités disposent d’un mandat élargi, mais leur pleine efficience dépendra de l’aboutissement des réformes financières et statutaires actuellement à l’étude.

    Le gouvernement, soucieux d’équilibre macro-économique, devra arbitrer entre contraintes budgétaires et exigences de proximité démocratique. Les élus locaux, pour leur part, devront faire preuve d’ingéniosité fiscale, tout en cultivant la transparence et la redevabilité. Cette dialectique, loin d’être antagoniste, offre un terrain d’innovation institutionnelle susceptible d’accroître la résilience du pays face aux défis socio-économiques contemporains.

    En définitive, si le credo « compétences et crédits » devient la boussole des décideurs, le Congo-Brazzaville pourrait consolider un modèle de gouvernance territoriale où la subsidiarité se mue en moteur de développement, au service d’une cohésion nationale renouvelée.

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