Marche touristique de Brazzaville, moteur dun tourisme urbain vert
Le 28 septembre, les rues de Brazzaville deviendront un couloir d6changes culturels et environnementaux : Wild Safari Tours et lOffice de la promotion de lindustrie touristique pr6parent une marche citoyenne qui ambitionne de rehausser l6image du tourisme urbain tout en soulignant lurgence 6cologique mondiale.
Cette initiative, inscrite dans la c6l6bration de la Journ6e internationale du tourisme, r6pond 6 lappel de lOrganisation mondiale du tourisme qui promeut un secteur inclusif, capable de cr6er des emplois verts tout en prot6geant les identit6s locales face aux pressions climatiques croissantes.
Le choix dun parcours p6destre r6pond 6 une double logique0: r6duire lempreinte carbone de l6v6nement et inviter les habitants 6 red6couvrir, 6 vitesse humaine, un patrimoine architectural souvent ignor6 dans la routine urbaine.
Un itin6raire r6v6lateur des patrimoines brazzavillois
Depuis le si6ge de Wild Safari Tours, au Plateau des 15 9Ans, la procession traversera Poto-Poto avant de longer la corniche jusquau Square de Gaulle, m6lant modernit6 et traces du pass6 colonial qui structurent encore la m6moire spatiale de la capitale.
Chaque halte, pens6e comme un micro0atelier, proposera un commentaire sur la biodiversit6 urbaine, l6volution d6mographique et la gestion des d6chets, afin dillustrer la fa6on dont le tissu urbain congolais sajuste 6 lAnthropoc6ne.
Les organisateurs attendent la participation de clubs de marche, d6l6ves en tourisme et de diplomates en poste, convaincus quune lecture in situ facilite la comparaison internationale des politiques publiques de r6habilitation des centres anciens.
Tourisme responsable et transition 6cologique
Brazzaville pr6sente un potentiel de tourisme urbain encore sous0exploité, malgré la présence du fleuve Congo, des plateaux verdoyants et dune sc6ne artistique dynamique0; la marche entend catalyser cet atout en rappelant le lien entre attractivit6 et qualit6 environnementale.
Le message central est de promouvoir des s6jours plus longs, ax6s sur la mobilit6 douce, capables de r6duire les 6missions li6es au transport motoris6 que lAgence internationale de l6nergie estime 6 pr6s de 250% des rejets du secteur touristique mondial.
Wild Safari Tours mettra 6 disposition une application mobile donnant, en temps r6el, la mesure du CO2 6vit6 par la marche0; cet outil de sensibilisation, test6 lors des pr6paratifs, a d6j2 convaincu plusieurs entreprises locales de soutenir financi6rement l6v6nement.
Effets 6conomiques et inclusion sociale
Selon lOpit, le tourisme repr6sente actuellement 30% du PIB congolais0; une diversification vers lurbain, moins d6pendant des saisons et des infrastructures lourdes, pourrait porter cette contribution 6 50% dici 2028, cr6ant 10000 emplois suppl6mentaires surtout pour les jeunes.
La marche vise aussi 6 d6mocratiser lacc6s 6 la culture patrimoniale0: aucun droit dinscription nest demand6 et des guides b6n6voles, form6s par le minist6re du Tourisme, utiliseront un langage inclusif pour toucher les quartiers p6riph6riques souvent 6cart6s des circuits officiels.
Les restaurateurs situ6s le long de litin6raire ont 6labor6 des menus mettant en avant les produits locaux 6 faible empreinte hydrique, du manioc bio aux poissons du Pool, offrant ainsi une vitrine tangible 6 l6conomie circulaire en plein essor dans la capitale.
Synergies institutionnelles et diplomatie verte
La pr6sence annonc6e de repr6sentants de lUnion africaine et de la Commission du bassin du Congo traduit la dimension diplomatique de la marche0; Brazzaville souhaite se positionner comme plateforme dexp6rimentation des objectifs de d6veloppement durable dans le contexte urbain africain.
«0La ville capitale est un laboratoire 6 ciel ouvert0», explique Marie0Odile Itoua, directrice g6n6rale de lOpit, soulignant que les donn6es collect6es pendant l6v6nement alimenteront le rapport national sur la contribution touristique 6 la Strat6gie nationale climat 2025.
Le minist6re en charge de lEnvironnement 6tudie d6j2 une extension du concept aux villes secondaires, comme Pointe0Noire ou Dolisie, o0 la valorisation des friches industrielles pourrait accompagner la d6carbonation de secteurs cl6s, notamment la logistique portuaire et lagro0transformation.
Vers un mod6le r6plicable de tourisme bas0carbone
En misant sur une strat6gie ascendante, fond6e sur la participation citoyenne et le r6cit territorial, l6v6nement du 28 9septembre illustre la capacit6 du Congo 6 conjuguer ambitions climatiques, valorisation patrimoniale et croissance inclusive, ouvrant la voie 6 un mod6le exportable dans les capitales africaines.
Des universitaires de Marien Ngouabi utiliseront l6v6nement comme terrain d6tude pour observer la perception de lespace public par les citadins0; leurs questionnaires porteront sur la qualit6 de lair, le confort thermique et la notion de bien06tre li6e aux espaces verts.
Les conclusions serviront 6 nourrir le futur Plan local durbanisme durable, annonc6 pour 2024, lequel inclura des objectifs mesurables sur l6agr6gation d6lots de fra2cheur, une priorit6 au moment o0 les vagues de chaleur sintensifient sur lAfrique centrale.
Au0del0 de la symbolique annuelle, lOpit envisage un calendrier trimestriel de marches th6matiques, consacr6es tour 6 tour aux modes de construction 6cologiques, 6 lart urbain ou 6 la gestion de leau, consolidant lancrage dune citoyennet6 environnementale dans la dur6e.
La r6ussite de la premi6re 6dition servira dindicateur pour les bailleurs internationaux, notamment la Banque africaine de d6veloppement, dont les programmes «0Villes propres0» pourraient b6n6ficier dune exp6rimentation concr6te, inspir6e dune d6marche communautaire et align6e sur les engagements du Pacte de Paris.