Cecla 2025 : rendez-vous énergétique panafricain
Du 4 au 7 novembre, Brazzaville accueillera la 4ᵉ Conférence et Exposition sur le Contenu Local en Afrique, Cecla 2025. L’événement ambitionne de réunir industriels, décideurs publics et experts pour partager des solutions concrètes favorisant un développement énergétique inclusif sur l’ensemble du continent.
Placée sous le thème Bâtir ensemble l’avenir énergétique de notre continent, la rencontre mise sur un dialogue intersectoriel pour consolider les retombées locales des projets pétroliers, gaziers et renouvelables, dans le droit fil des priorités nationales de diversification économique.
Brazzaville se positionne comme hub énergétique
Après la Zone économique spéciale de Maloukou et les récents forages offshore, Brazzaville entend désormais devenir un carrefour de connaissances, en mettant à profit ses infrastructures hôtelières et ses capacités de télécommunication pour accueillir plus de 1500 délégués venus d’une trentaine de pays africains.
Le comité d’organisation, dirigé par le Ministère des Hydrocarbures, promet des salles équipées pour la traduction simultanée, des espaces d’exposition modulables et une retransmission en direct sur les réseaux sociaux afin de donner aux communautés éloignées l’opportunité de suivre les discussions techniques.
Accélérer le contenu local en Afrique
Le concept de contenu local, porté par l’Union africaine, vise à accroître la part de la valeur ajoutée captée par les entreprises et les travailleurs du continent. Cecla 2025 entend présenter des indicateurs clairs permettant de mesurer l’impact réel des politiques nationales.
Des panels rapprocheront les sociétés pétrolières internationales des start-up congolaises de maintenance industrielle. Les témoignages des raffineries de Pointe-Noire sur l’utilisation de fournisseurs locaux montreront comment des contrats multiannuels peuvent stabiliser l’emploi et faciliter le transfert progressif de technologies sensibles.
Technologie et formation au cœur de la transition
Les ateliers techniques aborderont la capture du gaz torché, l’optimisation des forages et l’hybridation solaire-diesel pour les sites isolés. L’Institut national du pétrole du Congo présentera un nouveau cursus de bachelor en ingénierie des énergies, développé avec l’Université Marien-Ngouabi et soutenu par TotalEnergies.
« Nous voulons que les jeunes diplômés trouvent un emploi avant même la remise du diplôme », explique Dr. Gisèle Bouanga, directrice académique, convaincue que la proximité d’une conférence internationale multipliera les stages et les contrats d’apprentissage pour la jeunesse congolaise.
Financements innovants et coopération Sud-Sud
Banques, fonds souverains et agences de crédit-export détailleront de nouveaux véhicules financiers indexés sur la performance sociale et environnementale. La Banque de développement des États de l’Afrique centrale présentera un guichet garanti pour les PME remplissant des critères de réduction de carbone.
L’Initiative africaine du contenu local signera à Brazzaville un protocole avec l’Inde et le Brésil pour mutualiser les expertises en raffinage modulaire. Selon son directeur, Khaled Mahamat, ce partenariat Sud-Sud fera économiser jusqu’à 20 % sur les coûts d’ingénierie.
Voix des PME congolaises
Au village d’affaires, la société Kitech, spécialisée dans la fabrication de pièces détachées imprimées en 3D, entend prouver que l’industrie 4.0 peut réduire les délais d’approvisionnement offshore. Son fondateur, Armel Mboungou, espère conclure trois contrats cadre avec des opérateurs du bassin côtier.
« Cecla nous offre une vitrine continentale que nous n’aurions jamais pu payer seuls », confie le jeune entrepreneur. Il salue l’allègement des frais de stand pour les entreprises congolaises, initiative soutenue par l’Agence nationale de la promotion des investissements.
SNPC : vision stratégique partagée
Moment fort attendu, l’entretien de Maixent Raoul Ominga, directeur général de la SNPC, détaillera la feuille de route qui doit porter la part de fournisseurs nationaux à 35 % d’ici 2027. L’accent sera mis sur la maintenance des plateformes et la logistique maritime.
« Le contenu local n’est pas qu’une obligation réglementaire, c’est un levier pour industrialiser notre économie », rappellera-t-il, soulignant que les travaux de réhabilitation du terminal de Djeno ont déjà mobilisé 600 techniciens congolais, dont 30 % de femmes.
Perspectives pour la jeunesse et la diaspora
Un forum spécial Jeunes talents réunira les universités, la diaspora technique et les agences publiques d’emploi. Les participants pourront soumettre des solutions numériques à un hackathon axé sur la réduction des fuites de méthane. Les trois projets lauréats seront coachés pendant un an.
Points pratiques pour les participants
Le secrétariat technique recommande une inscription en ligne avant le 15 octobre afin d’obtenir les réductions « early bird ». Un guichet unique a été ouvert à l’aéroport Maya-Maya pour faciliter les procédures de visa à l’arrivée et la livraison des pass sécurisés.
Le comité a publié une carte interactive indiquant les hôtels partenaires, les navettes électriques disponibles et les lieux d’exposition. Les personnes à mobilité réduite y trouveront les rampes et ascenseurs accessibles. Un numéro vert gratuit permet d’obtenir support logistique et informations sanitaires actualisées.
Mesure d’impact et suivi post-événement
À l’issue de la conférence, un tableau de bord public sera mis en ligne pour suivre les engagements pris par les sociétés et les ministères. Les indicateurs porteront sur les contrats locaux signés, les heures de formation délivrées et la réduction estimée des émissions.
