Un financement majeur pour l’adaptation urbaine
La Banque mondiale a validé le 30 octobre à Washington un appui de 60 millions de dollars destiné au Projet de renforcement de la résilience urbaine. Cette enveloppe répond à la nécessité de réduire les risques d’érosion et d’inondation qui menacent régulièrement les quartiers de Brazzaville et Pointe-Noire.
Le communiqué de l’institution souligne que le financement porte à la fois sur les infrastructures, les services et la planification. En ciblant les deux principales villes du pays, le projet se veut multisectoriel : il reliera les chantiers d’assainissement, de voirie et d’équipements publics pour maximiser les bénéfices climatiques.
Brazzaville et Pointe-Noire en première ligne
Environ 575 000 habitants sont concernés : 350 000 à Brazzaville et 225 000 à Pointe-Noire. Ces chiffres rappellent l’ampleur des défis urbains dans un Congo où 70 % de la population vit désormais en ville, d’après la Banque mondiale.
Les périmètres d’intervention n’ont pas encore été rendus publics, mais les ingénieurs ciblent en priorité les zones où les ravines avancent le plus vite et où les crues annuelles coupent les voies d’accès aux écoles, marchés et centres de santé, compliquant la vie quotidienne des résidents.
Des emplois temporaires pour dynamiser la jeunesse
Le Projet de renforcement de la résilience urbaine devrait générer plus de 450 000 emplois temporaires tout au long des travaux. Les chantiers de curage des caniveaux, de stabilisation des talus et de pose de drains exigeront une main-d’œuvre nombreuse et diversifiée.
Ces opportunités sont perçues comme un coup de pouce pour les jeunes diplômés sans activité stable. En associant les communautés aux travaux, le programme ambitionne de stimuler l’économie locale tout en ancrant les populations dans la préservation des aménagements une fois les équipes de chantier parties.
Renforcement des institutions locales
La deuxième composante du projet se concentre sur le transfert de compétences. Elle prévoit un appui ciblé aux directions municipales en charge de l’urbanisme et de la gestion des risques. Formations, manuels de procédures et équipements informatiques figurent parmi les livrables annoncés.
L’objectif est de consolider des services capables de cartographier les zones inondables, de planifier les extensions urbaines et de coordonner les réponses d’urgence. À terme, les municipalités disposeront d’outils pour entretenir les infrastructures sans dépendre systématiquement de financements extérieurs.
Un alignement stratégique avec le PND 2022-2026
Le Projet de renforcement de la résilience urbaine s’inscrit dans l’axe 1 du Plan national de développement 2022-2026, dédié à la diversification économique et à l’amélioration du cadre de vie. Il vient enrichir un portefeuille d’actions déjà engagé dans l’assainissement et la mobilité durable.
Pour Cheick Fantamady Kante, directeur de division de la Banque mondiale pour la République du Congo, « le pays se distingue comme l’un des plus urbanisés d’Afrique ». D’où la nécessité, affirme-t-il, d’investir rapidement pour « améliorer la résilience climatique en milieu urbain ».
Une réponse aux vulnérabilités climatiques
Les départements de Brazzaville et du Kouilou enregistrent des épisodes d’érosion sévère. Les ravines atteignent parfois plusieurs dizaines de mètres de profondeur, menaçant habitations et écoles. Les pluies intenses, plus concentrées, provoquent également des crues soudaines qui endommagent routes et réseaux.
Alexandra Célestin, représentante résidente du Groupe de la Banque mondiale, rappelle que ces aléas « entraînent chaque année une perte de croissance économique ». Selon elle, le projet contribuera à « réduire les risques, élargir l’accès aux services et soutenir la création d’emplois ».
Des infrastructures au service de la qualité de vie
Les travaux prévus incluent la mise en place de drains pluviaux, la stabilisation de berges et la réhabilitation de voiries stratégiques. Ces aménagements favoriseront la circulation des personnes et des marchandises, limitant les interruptions de service qui pénalisent les familles et les petites entreprises.
L’amélioration de la résilience passe aussi par des équipements publics plus sûrs : écoles, marchés couverts et dispensaires seront protégés des inondations récurrentes, ce qui permettra de maintenir l’activité économique et sociale même en saison des pluies.
Un mécanisme de suivi rigoureux
Le dispositif financier s’accompagne d’indicateurs précis : superficie protégée contre l’érosion, kilomètres de caniveaux réhabilités, taux de satisfaction des usagers. Les rapports de progrès, attendus semestriellement, seront rendus publics afin d’assurer la transparence du processus.
Les municipalités devront également documenter le nombre d’emplois créés et le pourcentage de jeunes et de femmes engagés sur les chantiers. Cette reddition de comptes vise à maintenir la confiance des bailleurs et des habitants tout au long des quatre années d’exécution prévues.
Une étape décisive pour des villes résilientes
En mobilisant 60 millions $, l’État et la Banque mondiale jettent les bases d’une réponse concertée aux défis climatiques urbains. Les communautés de Brazzaville et de Pointe-Noire attendent désormais de voir les premiers engins sur le terrain pour mesurer l’impact concret des annonces.
Si les calendriers sont respectés, les deux métropoles disposeront bientôt d’infrastructures capables d’absorber les pluies extrêmes et d’offrir un environnement plus sûr à plus d’un demi-million de citoyens. Une promesse de résilience et de prospérité partagée qui marque une nouvelle étape dans la modernisation du Congo.
									 
					