Une édition 2025 sous le signe des mains vertes
À Pointe-Noire, la 9ᵉ Foire aux plants déroule ses étals forestiers jusqu’au 30 novembre 2025, avec 35 950 plants et produits dérivés exposés entre la capitale économique, Ollombo et Brazzaville, un chiffre inédit pour cette plateforme nationale.
Le ruban symbolique a été coupé par Sylvestre Lempoua, secrétaire général du département, mandaté par le préfet, tandis que le directeur général du Service national de reboisement, Ildevert Madel Mounkala Mabanza, a rappelé l’urgence de protéger les écosystèmes.
Le thème retenu, « Rendez-vous des mains vertes pour la réussite de la Décennie des Nations Unies pour l’afforestation et le reboisement », se veut un appel collectif à l’action, aligné sur la Journée nationale de l’arbre célébrée chaque 6 novembre.
Un grand marché vert, record de diversité
Les organisateurs dénombrent 35 950 références, mêlant essences forestières, arbustes fruitiers, plantes médicinales, semences ornementales et produits non ligneux issus de cueillettes contrôlées.
Selon le SNR, cette offre dépasse largement celle des éditions précédentes et reflète les gains techniques réalisés dans les pépinières publiques et privées soutenues par le Programme national d’afforestation et de reboisement.
Chaque stand affiche une fiche de traçabilité indiquant provenance, âge, besoins hydriques et potentiel de carbone stocké, démarche saluée par plusieurs visiteurs comme « un GPS botanique » facilitant les achats responsables.
Au diapason de la Décennie ONU pour le reboisement
Pour Ildevert Mounkala Mabanza, la foire sert de « thermomètre populaire » mesurant l’adhésion des citoyens aux objectifs internationaux de restauration des écosystèmes.
Les organisateurs affirment que chaque commande passée pendant l’événement s’inscrit directement dans la trajectoire nationale de reboisement évoquée lors des discours d’ouverture.
Le SNR mise sur l’effet vitrine : voir, toucher, puis planter, pour transformer une déclaration collective en gestes individuels, du balcon urbain jusqu’à la plantation agroforestière.
Des jeunes à l’école des métiers verts
Des visites guidées sont proposées aux élèves et étudiants afin de relier cours de biologie et pratiques de terrain ; un parcours pédagogique retrace le cycle d’un plant, de la germination au transport, en moins de trente minutes.
Mounkala Mabanza estime que ces échanges permettront aux professionnels de découvrir des techniques actualisées et « susciter de nouvelles ambitions » chez les novices, notamment parmi les plus jeunes.
Les démonstrations en direct de production de plants forestiers et fruitiers constituent un moment clé du programme, permettant aux participants de visualiser concrètement les procédures standardisées recommandées par le SNR.
Des ateliers thématiques se penchent sur l’accès aux intrants, le suivi sanitaire des jeunes plants et la commercialisation, trois points fréquemment soulignés par les pépiniéristes lorsqu’ils partagent leurs contraintes quotidiennes.
Plusieurs établissements scolaires de Pointe-Noire ont inscrit la visite dans leur programme de sciences, transformant la foire en classe à ciel ouvert, selon un communiqué lu lors de la cérémonie d’ouverture.
Une vitrine pour la relance d’une filière locale
Pépiniéristes et institutions publiques se côtoient sous les mêmes tentes, créant un espace de rencontre directe rarement accessible hors événement.
Les promoteurs de la foire soulignent que l’événement stimule l’emploi vert et renforce la résilience économique des territoires en mettant en lumière des chaînes de valeur tournées vers le reboisement.
Le choix de déployer la foire simultanément dans trois villes traduit, selon le comité d’organisation, la volonté de rapprocher l’offre de plants des populations et de limiter les émissions liées au transport.
À Ollombo, l’étape intermédiaire permettra de recueillir les retours des producteurs sur les essences les plus demandées, précisent les services déconcentrés du SNR.
Les données collectées viendront alimenter la base nationale d’information forestière, indispensable au suivi des politiques publiques de reboisement, souligne le directeur général dans son allocution.
Outre le public professionnel, la foire attire un nombre croissant de particuliers intéressés par l’embellissement de leurs parcelles urbaines, fidèle à l’esprit « main verte » mis en avant cette année.
Pour certains visiteurs, acquérir un plant ornemental devient un geste symbolique de participation à la lutte contre la déforestation, même à l’échelle d’un jardin.
Prochaines étapes et ressources utiles
La foire se poursuivra à Ollombo puis à Brazzaville, avant de clore ses stands le 30 novembre ; le calendrier détaillé est disponible auprès du Service national de reboisement.
Les visiteurs sont invités à se rapprocher des antennes départementales du SNR pour toute réservation de plant ou inscription aux ateliers.
En capitalisant sur ce rendez-vous annuel, les acteurs de la filière espèrent maintenir la dynamique jusqu’à la prochaine Journée nationale de l’arbre, nouvelle étape symbolique du calendrier environnemental congolais.
À l’heure où sécheresses et inondations rappellent la fragilité des écosystèmes, l’affluence attendue à la 9ᵉ Foire aux plants témoigne d’un intérêt citoyen croissant pour les solutions basées sur la nature, soulignent les organisateurs.
Dans les allées du parc des expositions de Pointe-Noire, le message reste clair : chaque plant trouvé preneur représente un futur arbre et un pas concret vers la préservation des forêts du bassin du Congo.